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Sortir de la vulnérabilité grâce au warrantage : Témoignages

9/27/2016

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PictureSafia Illa, Membre d'un groupement féminin de warrantage au Niger.
Safia Illa est l’une des vingt femmes membres du groupement féminin de warrantage du village de Zaroumey, dans la commune de Kanembakache au Niger. À 24 ans, elle a le visage marqué par deux cicatrices révélant son appartenance à l’ethnie haoussa. Six fois mère déjà - rien d’étonnant dans cette partie du Niger ou le mariage précoce est monnaie courante – Safia Ila, fait plus que son âge.

Safia a vécu des moments difficiles dans l’angoisse et la peur des lendemains incertains. « Avant l’arrivée du PADEL, nous vendions tout l’excédent de nos récoltes à la fin de la saison hivernale. Et au moment de la soudure, nous n’avions plus rien, nos greniers étaient désespérément vides.» Aujourd’hui, pour Safia comme pour beaucoup d’autres femmes du groupement féminin, cette période n’est qu’un lointain et mauvais souvenir.

De l’avis de la jeune femme, l’intervention du Programme d’Appui au Développement Économique Local (PADEL), financé depuis 2010 par UNCDF, le Fonds Belge de Survie, le Grand-Duché du Luxembourg et le gouvernement du Niger, représente une action salutaire. Et pour cause, explique-t-elle « Le PADEL nous a rendu la joie de vivre. Avec l’opération warrantage, non seulement nous vivons mieux, mais nous avons surtout l’assurance d’un lendemain meilleur. Nous ne vivons plus dans l’angoisse de ne plus disposer du moindre grain de céréale lors de période de soudure. »

Le warrantage consiste à déposer un warrant (vivres) auprès du groupement en échange d’une somme d’argent. Cette somme est alors investie dans une activité génératrice de revenus, qui permet à terme à la personne bénéficiaire de rembourser la somme reçue en échange de son warrant. Safia explique qu’elle a déposé trois sacs de mil comme warrant et a bénéficié d’une somme de 24.000 francs CFA. « Avec cet argent, j’ai acheté un mouton à 16.500 francs, et j’ai dépensé le reste de l’argent pour ma famille. À chaque fois que je rembourse la somme perçue dans le cadre de notre groupement, j’achète un autre animal. J’ai renouvelé plusieurs fois l’opération et aujourd’hui je suis en possession d’un taureau et de quatre petits ruminants sans compter le capital.»  

Depuis 2010, le PADEL a investi plus de 800 millions de francs CFA et est mis en œuvre dans les huit communes du département de Mayahi, région de Maradi. Le programme finance des infrastructures de base, adaptées aux besoins identifiés à travers la mise en place d’un Fonds de Développement Local (FDL), et ce, en vue d’appuyer des initiatives de renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des collectivités locales toute réalisées sous maîtrise d’ouvrage communale.

Safia Illa est aujourd’hui autonome. Depuis qu’elle a adhéré au groupement de warrantage de son village, elle assure ses propres dépenses et celles de sa famille. Elle parvient même à mettre à la disposition de son mari le taureau qu’elle a acheté. Attelé à une charrette, l’animal sert à diverses tâches, notamment le transport des personnes et des biens, celui de la paille, du sable et de l’argile.

Interrogée sur les leçons apprises de son adhésion au groupement de warrantage, Safia affirme que le plus important pour elle aujourd’hui est de ne plus être vulnérable. « Ce qui me réjouit, c’est de ne plus vivre dans l’incertitude. Aujourd’hui, je regarde l’avenir avec espoir grâce au projet PADEL. Certaines de mes sœurs qui ont refusé d’adhérer au groupement, le regrettent maintenant, et nous envient », conclut-elle.

PictureGambo HAYA, bénéficiaire du projet PADEL.
Un pas vers l’autonomisation

Safia et la coopérative de femme n’est pas la seule à avoir vu son sort s’améliorer grâce à l’appui d’UNCDF et de ses partenaires. La soixantaine révolue, Gambo HAYA est l’une des personnes vulnérables du village de Guidan Sani dans la commune urbaine de Mayahi, au Niger.  Aujourd’hui membre et Président de la coopérative des handicapés locomoteurs, mise en place par le Programme d’Appui au Développement Économique Local (PADEL) de Mayahi, le vieil homme vivait auparavant de la charité de ses concitoyens. La coopérative des handicapés locomoteurs est l’une de ses nombreuses initiatives financées depuis 2010 par le PADEL pour assurer la sécurité alimentaire.

Un jour, se souvient-il avec émotions, les « gens du PADEL sont venus me voir et m’ont demandé d’abandonner la mendicité et adhérer à la coopérative de warrantage qu’ils envisageaient de mettre en place dans notre village. J’ai accepté cette proposition avec bonheur. J’ai commencé l’activité il y a six ans. Depuis cette date, j’ai cessé de mendier, tout comme les autres personnes vivant avec le même handicap que moi. Cette année, j’ai perçu 80.000 Francs CFA. J’ai acheté deux petits ruminants, dont un mouton et une brebis, le tout à 35.000 F CFA et le reste je l’ai investi dans mon activité de tissage. Le PADEL nous a permis de nous former dans ce métier et moi-même j’ai formé d’autres jeunes du village. Mais, ils n’ont pas de fonds pour débuter l’activité. » conclu- t-il. Gambo HAYA est aujourd’hui autonome et leurs produits sont vendus sur le marché de Mayahi «  Nous vendons la chaise à 6.000 voir 7.000 F CFA et le lit de camp à 16.000 F CFA. Dieu merci, grâce à cette activité, nous ne mendions plus et sommes mieux considérés dans la société. Merci PADEL. »


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L’autonomisation des femmes grâce à l’élevage de la volaille

9/27/2016

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PictureAzaratou et son élevage de volailles, Commune de Tchaourou, Bénin.
 Azaratou vit à Badékparou dans la commune de Tchaourou, au Nord Bénin. Mère de six enfants, auxquels il faut ajouter ses quatre nièces et les enfants de sa défunte coépouse, cette cinquantenaire joignait difficilement les deux bouts.  Elle devait prendre en charge au moins 14 personnes. Même si son mari, cultivateur, ramenait des vivres à la maison, il lui manquait de l’argent pour acheter des denrées de bases et pour faire face aux besoins quotidiens. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles ses trois premiers enfants n’ont pas pu être scolarisés, nous confie-t-elle. « Je n’avais pas de revenus, on allait tous au champ. On n’arrivait même pas à prendre tous les trois repas de la journée ». Aujourd’hui, le sourire aux lèvres, Azaratou déclare fièrement : « J’ai mes coqs et mes œufs ; je peux manger à ma faim et je vends mes produits d’élevage. Toute la famille vit bien et j’en suis très contente ».
 
Azaratou a été identifiée par la mairie de Tchaourou comme étant l’une des personnes vulnérables à la sécurité alimentaire. C’est ainsi qu’elle a bénéficié de l’appui du Projet d’appui à la Décentralisation, à la Déconcentration et au Développement économique et local (PA3D), soutenu par UNCDF.  Ce projet phare au Bénin vient en appui aux couches défavorisées du pays et environ 203 245 993 de francs CFA ont été investis dans la commune de Tchaourou. Même si le PA3D a pris fin en 2014, les retombées sont toujours présentes aujourd’hui. En effet, les quelque 16 millions de FCFA injectés dans l’élevage intensif de volaille de basse-cour ont permis à plusieurs personnes vulnérables des villages de Koro, Tchaourou, Badépkarou et Barérou de vivre de cet élevage aujourd’hui et de mettre fin à des problèmes d’insécurité alimentaire.
 
Une activité génératrice de revenus

L’élevage de la volaille fut un choix volontaire pour Azaratou, qui estimait que le besoin était là et qu’elle pouvait y gagner des revenus en fournissant moins d’efforts comparativement aux travaux champêtres. Grâce au Fonds de Développement Local, mis en place avec l’appui du PA3D, la mairie lui a fourni un poulailler constitué de dix poules et un coq pour démarrer.  Après quelques semaines de formation, tout comme les autres bénéficiaires, elle est devenue rodée en élevage de volaille et ne quitte plus ses oiseaux. Pendant un an, elle a également bénéficié des conseils et soins d’un vétérinaire.  Avec les recettes issues de la vente de la volaille, elle a construit une chambre en dur et un autre poulailler sur le site, que lui a offert son mari.
 
Azaratou est passionnée par l’élevage de la volaille et ne compte plus abandonner cette activité. Tous les matins, elle marche pendant quelque 25 minutes pour se rendre à son poulailler, situé à la lisière du village. Arrivée sur les lieux, elle ouvre son poulailler en fredonnant une chanson en langue bariba, la langue la plus parlée dans la localité. Une vieille boîte de conserve de tomate en main, Azaratou lance à la volée des graines de maïs mélangées à de la provende aux oiseaux de la basse-cour. Puis, elle se met à nettoyer le poulailler avec soins. Les fientes de ses poulets vont servir de terreau à son champ de maïs situé juste derrière le poulailler.
 
Sur le plan alimentaire et nutritionnel, Azaratou nourrit désormais bien sa famille. « Avec l’appui de ce projet, je vis bien. Je mange bien et beaucoup d’autres femmes veulent m’imiter » affirme-t-elle. Ses revenus se sont accrus. « Mes poulets constituent pour moi de l’épargne. À tout moment, que j’ai besoin d’argent, il suffit d’en prendre quelques-uns pour aller vendre au marché de Parakou. Je vends mes poulets par lot de 50 à raison de 1200 FCFA l’unité. Je gagne en moyenne par vente 60 000 FCFA ».  Ainsi, les habitants des environs peuvent se procurer de la volaille à moindre coût que dans la capitale, Cotonou, où un poulet en coûte 3000 CFA.
 
Azaratou n’a plus de difficulté pour payer les frais de scolarisation pour ses enfants.  « Grâce au PA3D, mes 3 derniers enfants poursuivent normalement leurs études, l’un d’entre eux va au Brevet d'Études du Premier cycle (BEPC) ».Elle diversifie aussi ses activités en faisant de l’apiculture.  Avec une partie de l’argent épargné, elle a démarré la construction d’un puit non seulement pour disposer de l’eau en permanence sur son site, mais aussi pour aider ses voisins du village à s’approvisionner en eau potable.

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Amadou rêve de devenir le premier éleveur de béliers du Borgou

9/27/2016

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PictureL'élevage de petits ruminants est une activité traditionnelle au Bénin.
Gorobani est un petit village de la commune de Pèrèrè au Bénin. La population, à majorité analphabète, subit régulièrement les conséquences de l’insécurité alimentaire. Le Projet d’Appui à la Décentralisation, à la Déconcentration et au Développement (PA3D), appuyé par UNCDF, vise à renforcer le processus de décentralisation au Bénin et contribue à l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en améliorant de manière durable les conditions de vie des populations des milieux reculés et vulnérables à l’insécurité alimentaire.
 
Dès 2011, le P3AD a ciblé les foyers les plus vulnérables pour apporter un appui en élevage d’embouche ovine. Pour les deux premiers cycles d’investissements, un total de 74 097 154 FCFA ont été injectés dans l’économie locale pour installer 38 personnes vulnérables et les équiper pour l’élevage traditionnel de moutons.
 
L’intervention du projet a, entre autre, bénéficié à Mme. Assiba Azaratou une vieille dame de 80 ans. Celle-ci a démarré le projet, mais vu son âge avancé, a dû abandonner au profit de son fils, Amadou Moussadikou. Les 38 ans révolus, il est le benjamin d’une famille de 4 enfants. Ayant été souvent malade par le passé, il lui a été interdit de mener des activités nécessitant trop d’effort physique. Il abandonna donc les travaux champêtres pour se consacrer exclusivement à l’élevage. Amadou, a perdu sa femme lors de l’accouchement de leur cinquième enfant. Aujourd’hui, il s’est remarié à une veuve, mère de 2 enfants avec qui il a eu 3 autres enfants.
 
Ayant 10 enfants à charge, Amadou a bénéficié d’un appui substantiel à hauteur de 7 713 000 FCFA. Dès l’arrivée du PA3D à Gorobani en 2011, il a tôt fait d’assister sa maman dans les tâches afférentes à la bergerie et la formation dont celle-ci a bénéficié des vétérinaires des Centres Communaux pour la Production Agricole (CeCPA)  chargés du suivi de la réalisation du projet.  Le Projet PA3D leur a installé une bergerie en matériaux définitifs et fournit 36 ovins. Il a également bénéficié d’une quantité d’aliment suffisante pour une durée d’un an d’élevage, d’une visite d’échange et du renforcement de ses capacités notamment dans le domaine de l’alimentation des ovins.
 
Deux mois après ce soutien, Amadou a perdu accidentellement 24 moutons dû à l’intoxication des fourrages traités à l’herbicide. Les petits ruminants sont tombés malades et sont morts. Des 12 restants, 1 animal aveuglé par ses paires et ne pouvant pas être vendu à la tabaski a été consommé dans le ménage, les 11 autres ayant pu être vendus à la tabaski pour un montant total de 704 000 FCFA. Avec ce montant en poche, Amadou a pu renouveler le cheptel et acheter 30 animaux supplémentaires pour un coût total de 529 000 FCFA. Le montant restant lui a servi à faire des provisions d’aliments pour l’élevage (2 sacs de maïs à 24.000 FCFA, 7 sacs de son de soja à 17 500 FCFA) et des frais de soins vétérinaires (15 500 FCFA).
 
L’élevage de petits ruminants étant une activité traditionnelle sur l’ensemble du Bénin, .Le programme a permis de mieux structurer cette activité à travers la formation des bénéficiaires et les différents appuis du projet PA3D ont permis de rendre disponible la viande dans les régions reculées.  « Ce programme a eu un impact considérable sur l’environnement institutionnel et financier des communes. Il a amélioré les filières agricoles stratégiques qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communes et les politiques publiques locales des communes des zones d’Intervention du Projet se sont nettement améliorées », a souligné Mme Mariétou Tamba, Mairesse de Pèrèrè, l’une des rares femmes à diriger une Commune au Bénin.
 
Avec ses connaissances nouvellement acquises et son activité génératrice de revenus, la vie d’Amadou s’est nettement améliorée. « Je paie la contribution scolaire de mes enfants et le reste, j’épargne pour nourrir, soigner à petit coût la famille et les bêtes durant toute l’année ». Aujourd’hui, l’espoir est de retour et Amadou rêve devenir le premier éleveur de béliers du département du Borgou.
 


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Salamatou, l’unique éleveuse de petits ruminants et la fierté du village

9/27/2016

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PictureSalamatou Tabé et son élevage de petits ruminants.
 Au Bénin, la commune de Bembèrèkè comme toute la région Borgou est une zone de production animalière par excellence notamment de gros bétails. Salamatou Tabé vit à Wanrarou, un village situé à 30 minutes du centre-ville de Bembèrèkè. La quarantaine environ, c’est une femme débordante d’énergie et d’initiatives. Mère de six enfants, dont des jumelles de 4 mois, cette mère de famille a compris qu’elle pouvait arrondir ses fins de mois en élevant des petits ruminants.
 
 « En période de fête de Tabaski nous nous approvisionnons dans le Borgou », explique Moussa, un grand revendeur de moutons rencontré à Cotonou, la capitale économique du Bénin. La filière viande se développe et la commercialisation du bétail prend de plus en plus d’ampleur dans cette zone parce que la demande est forte.
 
Confiante, Salamatou a commencé par élever des caprins. Elle a vu son rêve prendre forme lorsque le Programme d’appui à la décentralisation, à la déconcentration et au développement économique local (PA3D) est venu renforcer les communes vulnérables à l’insécurité alimentaire. Au total, 54 villages répartis dans 26 arrondissements ont bénéficié de l’appui du projet entre juin 2009 et septembre 2014.
 
  Salamatou raconte qu’un soir du retour des travaux champêtres avec son mari, elle a appris via la radio communautaire que la mairie avait un projet de soutien aux éleveurs de petits ruminants. « Les choses sont allées très vite et je suis heureuse d’être la seule à avoir été choisie à Wanrarou », se souvient-t-elle.
 
Après quelques jours de formation en élevage, elle a pu bénéficier de la construction d’un enclos totalement couvert.  Ensuite, elle a choisie de se lancer avec 5 brebis et 2 moutons.  En 2012, elle a perdu 5 moutons. Les quelques séances d’initiation avec les vétérinaires ou en compagnie de conseillers des Centres Communaux pour la Production Agricole (CeCPA),lui ont permis de se roder et de régler de petits problèmes liés à la  santé des animaux.  Les vétérinaires de la CeCPA ont fait un suivi pendant une période d’un an, période pendant laquelle Salamatou était toujours présente et continuait son apprentissage. « Aujourd’hui, je sais quand je dois vacciner mes moutons pour leur éviter des épidémies », explique-t-elle en ajoutant tout sourire « Tout va bien, mes ruminants sont bien portants et les moutons sortent et reviennent à des heures précises après le pâturage ».
 
Avant l’année 2011, Salamatou dépendait financièrement de son mari. La sécurité alimentaire constituait un défi majeur pour les autorités de la Commune et c’est d’ailleurs pour cette raison que le Maire dépêchait périodiquement sur le terrain le Chef du Service de Planification et de Développement Local, Mme Salifou Rachidath. « Faire ce suivi nous permet de recenser les problèmes et de savoir tirer des leçons pour améliorer des programmes comme le P3AD, les fois à venir. En ajoutant « Nous comptons multiplier les micros entreprises du genre parce que celle-ci est une réussite ».
 
Un impact bénéfique sur les familles
 
Le Projet PA3D a eu un impact sur la sécurité alimentaire dans la commune, car il est maintenant facile de s’acheter un mouton à 15 000 FCFA à proximité, et de manger sainement. Ce projet a aussi amélioré la condition de vie des bénéficiaires en leur créant une micro entreprise familiale améliorant ainsi les revenus des foyers. 
 
Salamatou vend deux béliers par an pendant la période de la Tabaski. Les bénéfices de cette vente servent à faire la fête avec sa famille et une partie est épargnée.  Les revenus de ses ventes lui ont permis d’acheter une vache, qui est élevée dans un camp peul. Salamatou revend aussi des céréales. Elle a stocké 15 sacs de maïs qui seront revendus pendant la période de soudure. A Wanrarou, Salamatou est un modèle de réussite.  Elle projette dans cinq ans de construire une maison en dur au centre-ville de Bembereke, qu’elle mettra en location.
 
Avec le temps, sa bergerie a évolué à 35 têtes de moutons. Son mari, Seidou Orou Wonka, un cultivateur âgé d’une cinquantaine d’années, lève les deux bras au ciel pour le remercier de cette l’initiative.  « Je suis très content pour ma femme, elle est ma fierté dans tout le village. Même si je voyage sans rien laisser comme sous, je ne crains rien tout le monde mange normalement, la preuve est que la sauce qui mijote sur le feu est bien garnie de viandes ». 

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Le maraîchage au Bénin: une source d’autonomie et d’épanouissement des femmes de Wanrarou

9/27/2016

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PictureMariam Salifou, Présidente du groupement féminin Anti-Sua à Wanrarou au Bénin.
Mariam Salifou est la présidente du groupement féminin « Anti-Sua » (qui signifie en langue locale bariba  « Prenons-nous en charge ») à Wanrarou, dans la commune de Bembereke au Bénin. Comme elle, 32 femmes se prennent effectivement en charge grâce au maraîchage entrepris sur un site d’un hectare et demi, offert par la Mairie de Bembereke. «Avant, avec mes trois planches, à peine j’arrivais à réunir 10 000 francs CFA par mois. Mais après la formation sur les techniques de conduite de cultures maraîchères, j’entretiens actuellement plus de 15 planches », confie- t-elle.
 
Avant l’intervention du Projet d’Appui à la Décentralisation, à la Déconcentration et au Développement économique local (PA3D), les membres du groupement faisaient face à de nombreuses difficultés notamment la disponibilité de l’eau pour arroser les planches. Elles manquaient aussi de moyens matériels pour porter leurs activités sur une plus grande échelle. Grâce à l’appui d’UNCDF, ces femmes sont maintenant autonomes grâce à la culture des légumes tels que la tomate, le piment, le gombo et d’autres plantes potagères très consommées au Bénin.
 
Le PA3D est conjointement appuyé par le gouvernement du Bénin, le Fonds Belge de Survie, UNCDF et le PNUD. Ce projet d’appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle a offert des formations aux membres du groupement sur les techniques de maraîchage, leur a construit deux forages et offert divers matériels et équipements : arrosoirs, bottes, râteaux, semences, etc. Le PA3D a investi au total 70 092 804 FCFA pour l’installation de dix-sept sites (17) sites maraîchers. Réalisés sous maîtrise d’ouvrage communale, les compétences techniques des agents de la mairie (C/ST (Chef Service Technique) et C/SPDL (Chef Service de Planification et de Développement local) et du SCDA (Secteur communal de Développement Agricole) ont été mises à profit.
 
Le projet a aussi mis en place un système d’irrigation par tourniquet pour faciliter l’arrosage des plants. Les travaux d’appui à la production maraichère de Wanrarou 2 ont commencé en octobre 2010 pour s’achever en novembre 2011. Le montant global des investissements sur le site maraîcher s’élève à 91 730 francs CFA.
 
Fortes de cet appui, la plupart des femmes du groupement Anti-Sua font maintenant un chiffre d’affaires avoisinant les 30 000 F CFA par mois.  Sur la superficie allouée, chaque femme a un nombre déterminé de planches ou superficie exploitée qu’elle entretient. Elles font des réunions périodiques entre membres sur les aspects organisationnels et chaque membre du groupement organise la récolte et la vente de ses produits maraîchers. L’offre est proportionnelle à la demande. Les femmes du groupement Anti-sua ne chôment pas. Elles s’organisent, récoltent, consomment et apportent le surplus au grand marché de Bembèrèkè où la demande est satisfaite.
 
Barikissou, une jeune dame de 30 ans, n’a plus de problème avec son mari. C’est avec joie qu’elle avoue, « j’appuie mon mari dans plusieurs domaines, je ne lui demande plus de l’argent comme avant. J’assure beaucoup de dépenses dans le foyer. Je paie les fournitures scolaires de notre enfant et sa contribution » en ajoutant « qu’il suffit que je me rende dans mon jardin et j’ai de la sauce pour toute la maison ! C’est simple, j’ai de la tomate, du piment, des légumes.  Alors, plus de soucis pour manger correctement et bien »
 
Les activités au niveau du site maraîcher couvrent une période de cinq mois, de janvier à mai.  Elles sont suspendues en saison pluvieuse à cause des risques d’inondations du site. Par ailleurs, les femmes s’adonnent aux activités champêtres.  À la fin des 5 mois, chaque membre du groupement donne une souscription de 1000 F CFA servant à alimenter la caisse du groupement. Ces sommes réunies servent à la solidarité entre les membres du groupement. « Lorsqu’un membre du groupe a un problème, nous lui venons en aide », affirme Mariam Salifou, présidente de l’association en concluant que « mis à part, les bœufs qui nous gênent au quotidien, nous vivons bien ».


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UNCDF poursuit ses efforts pour de meilleures politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle

9/13/2016

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Dans le cadre d’une initiative conjointe de longue durée menée par la FAO, l’OCDE et UNCDF pour supporter les pays membres dans le renforcement de leurs politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle vers une approche territoriale,  les représentants du Programme Finance for Food (F4F) d’UNCDF et Mme. Christel Alvergne, Directrice adjointe du volet Finance Locale pour le Développement (LDFP), ont participé, les 19 et 20 septembre derniers, à une conférence de deux jours ayant comme thème « Transformation rurale, transition des systèmes agricoles et alimentaires : Construire la base pour des politiques qui promeuvent le développement durable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la réduction de la pauvreté ».
 
Organisé sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), cet événement spécial a eu lieu au siège social de l’organisation hôte à Rome, en Italie et a été l’occasion pour UNCDF de mettre en valeur ses expériences en matière de Gouvernance et d’Investissements en Afrique de l'ouest et Centrale à travers le programme F4F. Ce séminaire sera aussi l’occasion de présenter la publication conjointe « l'Adoption d'une Approche Territoriale dans les Politiques de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle », publiée en avril dernier dans le cadre de la première phase du programme conjoint et présentant les résultats d’études menées dans 7 pays des régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.
 
La longue expérience ainsi que le mandat unique d’UNCDF en matière d’investissements et de gestion des infrastructures en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN) prend tout son sens dans l’opérationnalisation de l’approche territoriale. En effet, le rôle central qu’attribue UNCDF aux administrations locales dans la mise en œuvre des politiques nationales de SAN ainsi que l’importance qu’elle accorde à la bonne gouvernance alimentaire  constitue la clé pour assurer la SAN, améliorer la résilience des communautés et des ménages face aux risques alimentaires et ce, à travers des investissements stratégiques. 
 
Au cours de l’atelier, des représentants du programme conjoint dont l'Organisation de coopération et de développement économiques(OCDE), les fonctionnaires de la FAO, les représentants du Fonds international de développement agricole (FIDA), la coopération italienne ainsi que d’autres organisations internationales telles que le Programme des Nations unies pour le développement, la Banque Mondiale, UNCDF et Biodiversité ont discuté de l’importance d’adopter une approche territoriale pour combattre l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale dans les pays en voie de développement ainsi que dans certaines zones marginalisées de pays développés.
 
En guise d’illustration, la mise en pratique de l’approche territoriale dans certaines zones de l’Italie a été présentée par M. Fabrizio Barca, ancien Ministre italien de la cohésion territoriale et Directeur général du Ministère des finances, en guise de sensibilisation pour de meilleures politiques de SAN.
 
Mieux encore, cette approche initiale dans les zones italiennes (indicateurs utilisés, méthodologie pour l’identification et la sélection des zones d’intervention, le processus pour l’implication des partenaires nationaux, régionaux et locaux dans la stratégie, etc.) a fourni un précieux apport pour la seconde phase du programme conjoint qui axera, sur la mise en œuvre des recommandations de la première phase.

Consultez les liens suivants pour en apprendre plus sur l'événement:


Visionnez la conférence 
Faits saillants de la politique 

L’approche territoriale : au service de politiques plus efficaces
 
Les politiques actuelles de sécurité alimentaire et nutritionnelle sont caractérisées par une approche sectorielle, verticale et unidimensionnelle qui semble incapable de fournir des réponses à long terme à l’insécurité alimentaire. Le contexte régional et la nature spécifique des politiques de SAN ont été largement oubliés. Un changement de paradigme s’impose pour mener des interventions multisectorielles, qui agissent de la base vers le haut du système. Ce nouveau paradigme peut s’implanter à travers l’approche territoriale des politiques de SAN.
 
Dans ce cadre, l’alignement des objectifs et des actions à tous les niveaux du gouvernement est critique. Cela renforce la coordination horizontale et verticale des politiques de SAN et des interventions. De manière similaire, l’approche territoriale permet de prendre en compte la diversité des territoires et mène à une meilleure compréhension des opportunités de développement qui sont souvent laissé de côté par les approches et les politiques classiques et unidimensionnelles. L’approche territoriale reconnaît et capitalise les bénéfices provenant des liens entre les zones urbaines et rurales au lieu de les traiter à travers des politiques différentes et parfois déconnectées.
 
Les 4 domaines clés de l’approche territoriale
 
Amélioration de stratégies et programmes au-delà de l'agriculture
 
Les interventions agricoles sont importantes mais ne suffisent pas pour enrayer adéquatement l’insécurité alimentaire et la malnutrition. La plupart des pays reconnaissent maintenant la nature multidimensionnelle des politiques de SAN mais leur mise en œuvre est encore très sectorielle et les opportunités offertes par l’économie rurale sont souvent inexploitées. Une attention insuffisante est aussi accordée aux conditions géographiques et aux inégalités de revenus.
 
Promotion de systèmes de gouvernance à plusieurs niveaux pour renforcer la coordination horizontale et verticale.
 
Les études de cas démontrent qu’un manque de coordination verticale et horizontale au niveau central ainsi que de faibles institutions décentralisées constituent l’obstacle majeur à la mise en œuvre de stratégies et de politiques de SAN. Le renforcement des capacités aux niveaux local et régional constitue donc une priorité clé car il contribue l’implantation de meilleures politiques. C’est également une condition essentielle pour promouvoir une approche ascendante qui peut intensifier les innovations au niveau local.
 
 
Augmentation de la disponibilité de données et des indicateurs aux niveaux locaux et régionaux pour soutenir des politiques de SAN basées sur des données fiables.
 
Les études de cas démontrent que le manque de données fiables demeure le principal obstacle dans la mise en œuvre de politiques de SAN efficaces, particulièrement au niveau sous-national. Obtenir plus d’informations sur les niveaux local et régional pourrait aider à identifier les goulots d’étranglements qui entravent la sécurité alimentaire et empêchent de délimiter des zones prioritaires d’interventions.
 
Liaison des politiques sociales avec les politiques de croissance économique.
 
Les problématiques de SAN sont souvent traitées à travers les programmes et les politiques sociales (ex. protection sociale) qui sont la clé pour supporter les individus faisant face à l’insécurité alimentaire. Ces politiques pourraient être plus résilientes et plus durables si elles étaient mieux coordonnées et intégrées aux politiques de croissance.  


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