
En fin d’année, les populations du Bourgou au Bénin font face à des contraintes financières importantes. C’est à cette période que les foyers doivent s’acquitter des frais de scolarité de leurs enfants, rembourser leurs dettes et contribuer aux frais des cérémonies funéraires et des mariages qui sont organisés très régulièrement en cette saison. Pour faire face à ces dépenses conséquentes, les populations ont tendance à brader les produits agricoles qu’ils ont récemment récoltés et qui sont généralement directement exportés au Nigéria voisin. Afin d’éviter ce phénomène qui conduit à une baisse de la disponibilité alimentaire dans la zone, mais aussi à l’accès à l’alimentation des producteurs, les communes se sont associées avec une institution de microfinance et avec les représentants des producteurs pour mettre en œuvre un système de warrantage.
" Le projet PA3D a concerné des volets très importants – sécurité alimentaire, développement économique local et infrastructures – qui sont l’essence de la décentralisation. Étant en zone agricole, les populations ont peu de connaissances sur la chaîne des valeurs. Par des petits micro-projets, nous avons vu les populations se prendre en charge. Les magasins de warrantage ont eu un impact très important dans le Bourgou et de plus en plus de magasins sont mis en œuvre. Grâce aux micro-crédits, les populations ont augmenté leur capacité d’investissement et amélioré leurs revenus. Le warrantage a permis de maintenir et de sécuriser un certain niveau de ressources alimentaires dans la zone. Nous avons aussi sensibilisé les populations sur les bons comportements nutritionnels. Nous avons donc aujourd’hui une plateforme de sécurité alimentaire au niveau des communes par le biais de laquelle nous offrons des formations sanitaires et nutritionnelles aux populations", témoigne Mr Bah Guera Chabi, Maire de Ndali (commune de 115 000 habitants) et président de l’association pour le développement des communes de Bourgou (ADECOB).
Depuis 2010, avec l’aide du projet PA3D, plusieurs magasins de warrantage ont été construits dans la zone. Les producteurs qui le souhaitent peuvent ainsi déposer l’excèdent de leur récolte comme garantie afin de recevoir un crédit (près de 80% du prix de vente à la récolte des quantités déposées) qui leur permettra de faire face à leurs dépenses urgentes. Les denrées déposées sont ensuite stockées pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le prix du marché augmente et c’est lorsque ce prix devient intéressant que le comité de gestion (mairie, producteurs et IMF) du magasin de warrantage ordonne le dé-stockage. Le producteur récupère alors un reliquat provenant du fruit de la vente des denrées déposées minoré de l’avance fournie au moment de la récolte et des frais de fonctionnement du magasin (2% du montant total). Ce système permet de retenir une partie de la récolte au sein de la zone de production mais il offre surtout aux producteurs qui y adhèrent la possibilité de recevoir de l’argent pour faire face à leurs obligations financières peu après la récolte, tout en bénéficiant plus tard des avantages d’une vente en période de pénurie, lorsque les prix sont les plus élevés.
A ce jour, le système fonctionne, mais fort est de constater qu’il bénéficie fortement aux intermédiaires et grossistes de la zone. Ces derniers achètent les denrées agricoles aux producteurs isolés et les stockent au magasin de warrantage mais ils ne partagent pas toujours avec eux les profits réalisés grâce à la vente retardée. Plutôt que de restreindre l’accès des magasins de warrantage aux grossistes et intermédiaires, l’équipe du projet PA3D travaille étroitement avec les communes, les producteurs et l’IMF pour proposer des solutions innovantes et faire évoluer le système. La taille des magasins de stockage a été réduite mais leur nombre a été multiplié afin d’améliorer leur couverture géographique. Et pour attirer encore plus de producteurs – qui font face à de réelles difficultés d’approvisionnement en intrants – des magasins d’engrais ont été jumelés aux magasins de warrantage et il est désormais possible de dédier une partie de la récolte déposée à l’achat d’engrais. Dans ce schéma, les grossistes et intermédiaires trouvent mieux leur place car ils contribuent cette fois-ci à l’amélioration de l’accès aux intrants pour les producteurs isolés. Cependant, les communes restent attentives, pour faire évoluer au mieux l’approche initiée.
" Le projet PA3D a concerné des volets très importants – sécurité alimentaire, développement économique local et infrastructures – qui sont l’essence de la décentralisation. Étant en zone agricole, les populations ont peu de connaissances sur la chaîne des valeurs. Par des petits micro-projets, nous avons vu les populations se prendre en charge. Les magasins de warrantage ont eu un impact très important dans le Bourgou et de plus en plus de magasins sont mis en œuvre. Grâce aux micro-crédits, les populations ont augmenté leur capacité d’investissement et amélioré leurs revenus. Le warrantage a permis de maintenir et de sécuriser un certain niveau de ressources alimentaires dans la zone. Nous avons aussi sensibilisé les populations sur les bons comportements nutritionnels. Nous avons donc aujourd’hui une plateforme de sécurité alimentaire au niveau des communes par le biais de laquelle nous offrons des formations sanitaires et nutritionnelles aux populations", témoigne Mr Bah Guera Chabi, Maire de Ndali (commune de 115 000 habitants) et président de l’association pour le développement des communes de Bourgou (ADECOB).
Depuis 2010, avec l’aide du projet PA3D, plusieurs magasins de warrantage ont été construits dans la zone. Les producteurs qui le souhaitent peuvent ainsi déposer l’excèdent de leur récolte comme garantie afin de recevoir un crédit (près de 80% du prix de vente à la récolte des quantités déposées) qui leur permettra de faire face à leurs dépenses urgentes. Les denrées déposées sont ensuite stockées pendant plusieurs mois jusqu’à ce que le prix du marché augmente et c’est lorsque ce prix devient intéressant que le comité de gestion (mairie, producteurs et IMF) du magasin de warrantage ordonne le dé-stockage. Le producteur récupère alors un reliquat provenant du fruit de la vente des denrées déposées minoré de l’avance fournie au moment de la récolte et des frais de fonctionnement du magasin (2% du montant total). Ce système permet de retenir une partie de la récolte au sein de la zone de production mais il offre surtout aux producteurs qui y adhèrent la possibilité de recevoir de l’argent pour faire face à leurs obligations financières peu après la récolte, tout en bénéficiant plus tard des avantages d’une vente en période de pénurie, lorsque les prix sont les plus élevés.
A ce jour, le système fonctionne, mais fort est de constater qu’il bénéficie fortement aux intermédiaires et grossistes de la zone. Ces derniers achètent les denrées agricoles aux producteurs isolés et les stockent au magasin de warrantage mais ils ne partagent pas toujours avec eux les profits réalisés grâce à la vente retardée. Plutôt que de restreindre l’accès des magasins de warrantage aux grossistes et intermédiaires, l’équipe du projet PA3D travaille étroitement avec les communes, les producteurs et l’IMF pour proposer des solutions innovantes et faire évoluer le système. La taille des magasins de stockage a été réduite mais leur nombre a été multiplié afin d’améliorer leur couverture géographique. Et pour attirer encore plus de producteurs – qui font face à de réelles difficultés d’approvisionnement en intrants – des magasins d’engrais ont été jumelés aux magasins de warrantage et il est désormais possible de dédier une partie de la récolte déposée à l’achat d’engrais. Dans ce schéma, les grossistes et intermédiaires trouvent mieux leur place car ils contribuent cette fois-ci à l’amélioration de l’accès aux intrants pour les producteurs isolés. Cependant, les communes restent attentives, pour faire évoluer au mieux l’approche initiée.
'Grâce à l’appui du projet, ma commune a reçu le prix de la bonne gouvernance en 2012.'
"Grâce au PA3D, le personnel communal a bénéficié de formation pour améliorer leur connaissance des droits et devoirs attachés à leur fonction et renforcer leur capacité d’intervention. Des outils de travail et des ressources humaines ont été mis à notre disposition et nos économies se sont améliorées. Grâce à l’appui du projet, ma commune a par exemple reçu le prix de la bonne gouvernance en 2012. Le projet a aussi permis de renforcer l’intercommunalité. L’association des Communes du Bénin s’est même inspirée de notre travail pour reproduire certaines de ces interventions", affirme le Président de l'ADECOB en ajoutant que "Le Fond de développement local est une approche capitale pour les communes du Bourgou". |